Truite Fario
Systématique :
- Classe des Actinoptérygiens
- Ordre des Salmoniformes
- Famille des Salmonidés
- Sous–famille des Salmoninés
- Salmo trutta fario (Linnaeus, 1758)
Il existe 4 varietés de truites :
- La truite de mer (Salmo trutta trutta)
- La truite fario ou commune (Salmo trutta fario)
- La truite de lac (Salmo trutta lacustris)
- La truite à grosses taches (Salmo trutta macrostigma)
Détermination
Les différentes variétés de truites ont en commun une forme hydrodynamique, leur corps est fusiforme et élancé mais les robes sont très variables. La peau est couverte de petites écailles cycloïdes lisses. La truite fario a un pédoncule caudal épais. La truite de rivière possède une grosse tête et une large bouche qui dépasse l’aplomb du bord postérieur de l’oeil et qui est garnie de dents acérées.
La nageoire caudale a un bord postérieur très peu échancré (presque droit) et la nageoire dorsale est réduite. La truite fario se reconnaît aisément grâce à la nageoire adipeuse – petite nageoire placée entre la dorsale et la caudale – caractéristique de la famille des salmonidés.
Taille
En moyenne la taille de la truite est de 25 à 40 cm, pour un poids moyen de 300 à 500 g, mais il est possible de rencontrer des individus de 1 m de long et d’un poids maximum allant de 10 à 15 kg. Les formes migratrices peuvent atteindre 1,40 m pour un poids de 50 kg.
Coloration
La coloration est généralement très variable, jaune, gris anthracite, brune ou gris clair. De gros points noirs sont toujours présents sur les flancs et les opercules, la présence de points rouges est très fréquente mais parfois ces derniers sont absents. Le ventre est blanc et ne présente pas de tache. La robe et les taches punctiformes sont plus ou moins colorées en fonction du sexe, de l’âge et de l’habitat de l’individu.
Régime alimentaire
La truite est exclusivement carnivore, elle consomme des vers, des mollusques, des larves d’insectes ainsi que les insectes adultes. Elle chasse activement les petits poissons tels que les vairons, les loches et les chabots.
La reproduction de l’espèce se déroule d’octobre à janvier sur les frayères présentes à l’amont du cours d’eau ou dans ses affluents. Les œufs sont déposés dans les graviers où ils vont rester entre 2 et 4 mois en fonction de la température de l’eau. Une truite de 500 g peut pondre entre 1000 et 2000 œufs.
Habitat
Les truites vivent dans des eaux vives, fraîches et bien oxygénées. Elles préfèrent les rivières et torrents mais peuvent vivre dans les ruisseaux de plaine et les lacs si la température estivale de l’eau ne dépasse pas 18°C ou exceptionnellement 20°C. Dès qu’il y a de la nourriture, les truites sont présentes. Elle ont une vie courte : de 4 à 6 ans.
Distribution
On la retrouve dans toute l’Europe.
Pêche et Techniques
En début de saison, la truite mord très bien au toc : laisser dériver un ver dans le courant est une technique admirable de simplicité et d’efficacité. Le vairon manié est aussi une technique d’ouverture très payante. Plus tard dans la saison de pêche, le lancer léger donne de très bons résultats. Une approche très discrète et une présentation irréprochable sont les clés du succès.
Réglementation
La pêche à la truite est autorisée du troisième samedi de mars au 30 septembre dans les cours d’eau navigables et non navigables de la partie septentrionale de la Wallonie. Dans la partie méridionale, la pêche à la truite est ouverte du troisième samedi de mars au 30 septembre dans les cours d’eau non-navigables et du 1er samedi de juin au 30 septembre dans les cours d’eau navigables.
La taille minimale de capture de la truite fario est de 22 cm, les poissons dont la taille est inférieure doivent immédiatement être remis à l’eau avec toutes les précautions nécessaires. Dans les cours d’eau navigables et dans les canaux, la taille de la truite fario est portée à 24 cm.
Le nombre de captures de truites fario est limité, par journée de pêche, un pêcheur ne peut conserver plus de 5 truites fario.
La nageoire adipeuse
C’est le signe distinctif des salmonidés. Dépourvue de rayons, elle est plus un petit étendard qu’une véritable nageoire.
Rougeâtre chez la truite, elle est gris-ardoise chez le saumon.
Détermination du sexe
Détermination à l’œil d’après l’aspect extérieur. Elle est assez délicate mais peut se faire avec un peu de pratique. Le mâle a le corps plus allonge sa tête est plus bande que celle de la femelle. Ses mâchoires sont caractéristiques, très longues, et leur articulation plus largement en arrière. La mâchoire inférieure dessine souvent un bec. Les dents sont plus fortes, crochues, bien recourbées en arrière.
La femelle est plus courte, plus ramassée; ses mâchoires sont plus petites et l’inférieure n’est pas crochue. Les dents sont moins marquées.(voir dessins)(voir dessins)
Truite mâle
Truite Femelle
Ses sens
L’odorat et le goût semblent travailler ensemble. Les organes du goût se situent dans la bouche, sur les lèvres, le museau, le tronc et même sur les nageoires. Les poissons goûtent donc le liquide qui les entoure a distance, grâce aux particules sapides que le courant amène. Un poisson aveugle continue a se nourrir, par olfacto-dégustation (docteur Barbellion). Cette dernière joue pour les proies immergées, mais ne semble pas s’appliquer aux mouches sèches que nous lui présentons. Fort heureusement d’ailleurs, car les ingrédients chimiques dont nous les imprégnons souvent ont parfois de drôles d’odeurs.
Son toucher s’exerce à distance, grâce à sa ligne latérale. L’ébranlement du sol ou de l’eau affole la truite sortie de sa cache. Quant au contact direct, il existe bel et bien, mais on sait mal l’expliquer.
Son oreille est moins complexe que la nôtre et ne comporte qu’une oreille interne, logée dans le crâne. Le professeur Roule lui attribue une fonction d’équilibre et d’orientation, en plus des fonctions d’audition en collaboration avec la ligne latérale. Cette fonction s’exerce dans l’eau seulement. Les pêcheurs savent que les bruits extérieurs ( paroles – chants – cris ) ne dérangent pas le poisson. Seuls les bruits très violent ( tonnerre – bang des avions ) effraient le poisson Mais dans ce cas, il y a des vibrations qui affectent la ligne latérale. Ce qui explique le mauvais effet produit par de lourdes chaussures sur le gravier, le choc d’une rame ou d’une canne sur le fond d’une barque. Sa ligne latérale, dit en outre L. Bertin, la renseignerait sur les obstacles, les pièges, tel un radar.
Sa vue a fait l’objet de maintes controverses. Les scientifiques nient souvent ce que les pêcheurs disent très haut: la truite a une vue excellente. Pour eux elle est myope ou hypermétrope. C’est-à-dire que l’image se formerait en avant ou en arrière de la rétine. Les dernières expériences concluraient a une hypermétropie certaine, due à la faible différence de l’indice de réfraction du système optique et de l’eau et au fait que la courbure de l’oeil est annulée par le milieu aqueux. Mais peut-être l’oeil de la truite a-t-il son système d’accommodation que nous ignorons! Il est bien reconnu que la truite a un oeil dote d’un appareil optique supérieur à celui des autres poissons, avec la perche et le brochet. La rétine possède bâtonnets et cônes recevant les uns les impressions lumineuses, les autres les couleurs. Enfin, la richesse en pigments de la rétine lui permet d’enregistrer une lumière très faible.
La vision de la truite est a la fois binoculaire et monoculaire dans les deux plans vertical et horizontal. La vision du poisson binoculaire entraîne la sensation du relief. Un argument sérieux en faveur de la perception des couleurs par la truite son mimétisme naturel, son adaptation aux couleurs ambiantes.
Son champ de vision horizontal
130° monoculaire – 30° binoculaire
Son champ de vision vertical
135° monoculaire et 30° binoculaire
N’oublions pas que l’oeil de la truite exerce ses fonctions dans un milieu aquatique, où jouent les lois de la réfraction, dans les deux sens; de l’air dans l’eau et de l’eau dans l’air. Nous voyons un poisson plus près de la surface qu’il n’est en réalité. Inversement, le poisson voit le pêcheur plus élevé qu’il ne l’est vraiment. Si nous le voyons, il peut nous voir.
La réfraction:
le pêcheur S voit le poisson R en R’
le poisson R voit le pêcheur en S’
Vous savez sans doute qu’un rayon lumineux qui frappe l’eau se sépare en son rayon réfléchi d’une part et un rayon réfracté d’autre part. Mais si le rayon est très oblique, il peut être entièrement réfléchi. La truite ne peut voir une mouche en surface que si elle est située dans l’icône de réfraction des rayons lumineux. Ce qui explique la fameuse fenêtre de vision.
La fenêtre de la truite:
à 1m de profondeur R=1m
à 2m de profondeur R=2m
Cette fenêtre est un cercle dont le rayon dépend de la profondeur d’immersion de la truite. Viennent s’y inscrire la mouche et les détails du paysage. Mathématiquement, la fenêtre s’ouvre avec la profondeur d’immersion et se referme avec la remontée du poisson. Une truite gobant en surface voit moins bien le pêcheur. Toutefois, il faut dire que dans le cas d’un poisson situé profond ou très profond, l’épaisse couche d’eau gêne le passage de la lumière; la fenêtre est plus large, mais elle est moins nette. Et comme le paysage s’inscrit en partie dans cette fenêtre n’oublions pas que nous pouvons y évoluer, et pas toujours gracieusement. Cette fenêtre est un cône qui se prolonge dans l’air et voici d’après le docteur Barbellion comment la truite voit les alentours à l’intérieur de ce cône. C’est une supposition bien sûr.
Le paysage vu par la truite
en pointillé paysage réel
Sa perception de notre image
Comment la truite nous voit-elle ? Les rayons obliques de par la réfraction déforment l’objet qui les émet. La truite nous voit donc rapetissé, car il y a écrasement, tassement de l’objet lumineux. Elle nous vois diminué et surélevé. Si l’obliquité des rayons est grande (angle de pénétration inférieur à 10° (4° selon d’autres auteurs), il y a réflexion totale et pas de pénétration. Donc invisibilité pour le pêcheur (à vous d’en profiter). Une eau agitée protège encore mieux le pêcheur. Ce dernier au ras de l’eau est beaucoup moins visible que son confrère juché sur la berge. Les confrères qui pratiquent en cuissardes ou waders le savent bien.
Nous, nous voyons le poisson aplati et remonté; lui nous voit écrasé et surélevé. Au pêcheur d’en tirer les conclusions adéquates, surtout s’il est de grande taille. Le pêcheur en pantalon de pêche et bien immerge est presque tout entier dans la zone d’invisibilité. Celui de la berge ressemble a un trapéziste.
a perception de notre image
Comment la truite nous voit-elle ? Les rayons obliques de par la réfraction déforment l’objet qui les émet. La truite nous voit donc rapetissé, car il y a écrasement, tassement de l’objet lumineux. Elle nous vois diminué et surélevé. Si l’obliquité des rayons est grande (angle de pénétration inférieur à 10° (4° selon d’autres auteurs), il y a réflexion totale et pas de pénétration. Donc invisibilité pour le pêcheur (à vous d’en profiter). Une eau agitée protège encore mieux le pêcheur. Ce dernier au ras de l’eau est beaucoup moins visible que son confrère juché sur la berge. Les confrères qui pratiquent en cuissardes ou waders le savent bien.
Nous, nous voyons le poisson aplati et remonté; lui nous voit écrasé et surélevé. Au pêcheur d’en tirer les conclusions adéquates, surtout s’il est de grande taille. Le pêcheur en pantalon de pêche et bien immerge est presque tout entier dans la zone d’invisibilité. Celui de la berge ressemble a un trapéziste.
Sa reproduction
Novembre, décembre, ce sont les noces de la truite. On estime qu’une truite de 1 kg pond entre 2.000 et 3.000 oeufs. La ponte se fait chaque année, mais parfois certaines conditions très défavorables peuvent l’empêcher. La grappe ovarienne finit par se résorber mais la malheureuse femelle peut devenir stérile, et même en mourir. Ce fait est certain pour les femelles de brochet, chez nous, qui, en février-mars, par eaux de neige froides et désoxygènées, n’arrivent pas frayer et meurent (température inférieure à 8°).
Le nombre des oeufs émis est faible comparativement aux cyprinides. Une tanche de 1 kg peut expulser de 300 a 500 000 oeufs. Mais leur taille est importante, car la réserve de vitellus est très forte.
L’oeuf de la truite est le plus gros après celui du saumon. Il devra être fécondé par la semence mâle dans les instants qui vont suivre, car oeufs et spermatozoïdes s’altèrent rapidement. L’incubation va se faire, liée au taux d’oxygène dissous, à la température de l’eau. Elle s’exprime, d’après le professeur Roule, en un rapport constant entre la température de l’eau et l’assimilation en oxygène. Il chiffre ce rapport a 410: ce qui donnerait, pour une température moyenne de 10°: 410/10 = 41 jours d’incubation; à 15°: 410/15 = 27 jours d’incubation. L’alevin résorbera sa vésicule vitelline vers la quatrième semaine et deviendra une truitelle. Il y aura à ce moment une sélection naturelle impitoyable.
Variation de sa croissance
On cite les chiffres moyens suivants: alevin de 6 mois, 6 a 12 grammes, truitelle d’un an 40 à 50 grammes (10 à 15 cm), truite de 2 ans 100 a 150 grammes (20 à 25 cm).
Il peut y avoir des variations considérables. Certaines truites de montagne sur fond granitique ne dépassent guère les 150 grammes. Les mêmes en plaine peuvent atteindre le kilogramme. Cette croissance dépend. de la souche (hérédité), de la nourriture en quantité et qualité, de la faculté d’assimilation, de la température de l’eau, de sa teneur en oxygène, et de l’espace vital. La température optimum est de 13 à 15°. Ajoutons-y encore la qualité chimique de l’eau, sa teneur en sels minéraux (calcium). Les rivières calcaires favorisent un développement rapide. Le volume, le débit, la largeur de la rivière interviennent dans la grosseur et le poids. Les monstres habitent les grands lacs et les grandes rivières. Certaines truites de lacs peuvent dépasser les 50 livres.